L’aéroport de Bâle Mulhouse

Etat des lieux de l'EuroAirport

(Mise à jour décembre 2017)

Comme le proclame la brochure de l’Agence d’Urbanisme de la Région de Mulhouse, AURM en 2015, l’Aéroport de Bâle-Mulhouse est bien plus qu’un aéroport !
Exact, pour les riverains ce sont aussi des nuisances !

L’Aéroport de Bâle-Mulhouse continue son expansion sans frein qui mise sur le transport Low Cost et le développement du fret : 6,5 million de passagers en 2014,   7,3 million en 2016 et une augmentation de 8% en 2017 pour atteindre 7,9 million.

Les activités de fret progressent modérément mais constamment pour atteindre un volume total de 112 000 tonnes, soit plus 11% en 2017. Grâce aux six vols de fret hebdomadaires, les activités tout cargo ont enregistré une forte hausse. Le fret express également. Ces cargos décollent surtout de nuit en fin de journée.

Mais concrètement qu´est-ce que cela veut dire pour le riverain ?

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Globalement, le nombre de mouvements progresse peu d’une année sur l’autre, le fort taux de remplissage des avions limitant l’augmentation des mouvements, mais ils sont en constante augmentation depuis 10 ans (81865 mouvements en 2006 et 95545 en 2016, soit +16,7%). Sur la même période les vols commerciaux ont même progressé de 21,4%.
Par contre, l’augmentation est forte aux heures de nuit entre 22h et 23h, soit +37% en 10 ans.

De plus, le Cargo Terminal mis en service en janvier 2015, prévoit 10 à 12 vols d’avions cargo gros porteurs par semaine à terme, au lieu de 4 en 2014. Chacun des vols engendrent beaucoup de bruit (75-80dbA). Cette activité devrait générer 200 à 300 nouveaux emplois dans les trois ans. Or, ….

« Le fret est une activité économiquement marginale et non indispensable pour l’EuroAirport» J. Rämi, directeur, 2007.

Quelques progrès et aménagements sont à noter : le renouvellement de la flotte, donc des avions moins bruyants, l’interdiction des avions les plus bruyants du Chapitre 3 aux heures nocturnes, une procédure de départ aux instruments dit RNAV vers les points HOC, BASUD et LUMEL permettant une tenue plus précise des trajectoires, le décollage obligatoire des avions entre 22h et 7h à partir du seuil de piste en piste 15 vers le Sud permettant de survoler les agglomérations à une altitude plus élevée, donc avec moins de nuisance.

Plus de nuisances pour les riverains
Mais ces progrès sont anéantis par l’augmentation des mouvements. Pratiquement en tout point le bruit a augmenté et la gêne ressentie par les riverains sous le cône d’envol, particulièrement aux heures sensibles (5h-7h, 22h-24h) est croissante. La durée d’ouverture de l’aéroport est particulièrement longue (de 6h à 24h pour les décollages et de 5h à 24h pour les atterrissages, comparé à Zürich (ouvert seulement entre 6h et 23h) et tout autre aéroport dans un rayon de 200km qui ont mis en place le repos nocturne. Enfin, la ville de Bâle bénéficie de l’interdiction de survol entre 22h et 7h, reportant les nuisances sur les autres riverains.

L’ADRA dénonce l’argumentaire économique classique des autorités et le chantage à l’emploi. La fermeture de l’Aéroport entre 23h et 6h ne signifie pas la délocalisation des emplois, car il n’y a pas d’alternative à Bâle-Mulhouse ; tous les aéroports les plus proches ont des restrictions horaires encore plus contraignantes que Bâle-Mulhouse, les plateformes de fret tel que Roissy, Frankfort et Leipzig sont trop éloignées. De plus, Zürich est saturé.

ADRA Euroairport Hesingue riverains

Le corollaire des emplois et de cette extension c’est aussi le gel de grands espaces par l’emprise de l’aéroport au sol et par les zones inconstructibles ou impactées autour (contraintes du PEB et du PGS). Les activités aéroportuaires créent des nuisances qui dévaluent les biens immobiliers (terrain et bâti), imposent l’isolation phonique (peut-on vivre derrière des fenêtres fermées ?) et dégradent le cadre de vie.