Greenwashing : Euroairport et easyJet vous trompent !

Une nouvelle fois, les déclarations de l’Euroairport et d’easyJet au journal L’Alsace sont trompeuses, voire mensongères. En faisant passer le développement de l’aéroport et du trafic pour « soutenable ou durable », ils imposent en réalité un cadre de vie de plus en plus dégradé aux riverains tout en participant à la destruction de la planète.
Voir les documents de réflexion de Rester sur terre

Extrait de l’article de L’Alsace :
L’EuroAirport, qui vise le “zéro émissions nettes” d’ici 2030, et easyJet, qui a lancé en 2022 une feuille de route environnementale pour parvenir au même objectif d’ici 2050, ont signé une lettre d’intention afin de développer ensemble différentes mesures en faveur d’une croissance soutenable, « notamment l’utilisation de carburants d’aviation durables (SAF), la recherche sur les infrastructures hydrogène, l’amélioration de la gestion des déchets ainsi que des actions pour réduire les nuisances sonores ».
L’Alsace, Olivier Brégeard, 18.06.25

Mensonge 1 : l’aéroport vise « zéro émissions nettes » en 2030, sous-entendu en se limitant aux émissions liées aux activités sur la plateforme.
L’aéroport n’intègre pas le cout environnemental
– des trajets en voitures pour y accéder,
– de l’extension des infrastructures (réfection des pistes, extension du terminal, cout colossal en C02 de la construction de la Nouvelle Liaison Ferroviaire, et surtout
– de l’impact environnemental et sanitaire du trafic aérien.
Outre que le bilan carbone et environnemental de toute la chaine de production et de recyclage des voitures électriques est de loin pas neutre. Idem pour la centrale thermique à biomasse.
Les activités industrielles (AMAC, JetAviation, …) n’ont rien de vertueux.
Idem pour les activités de fret camionné et avionné pris dans leur globalité.

Mensonge 2 : easyJet vise « zéro émissions nettes » en 2050.
Selon les connaissances actuelles et la situation écono-politique de la planète, l’avion vert n’existera jamais. Toutes les alternatives proposées sont inefficaces, trop couteuses, en concurrence avec d’autres priorités énergétiques, ou simplement techniquement, socialement et politiquement irréalisables.
– les SAF (carburants verts) ne sont pas écologiques et posent des problèmes éthiques.
– l’avion à hydrogène est une chimère qui commence à être repoussée, voire abandonné par Airbus pour de multiples raisons (voir précédemment)
– la compensation carbone en plantant des arbres est une imposture
– le bruit est en constante augmentation : malgré les progrès techniques, la baisse de l’impact sonore des appareils est largement rattrapée par l’augmentation du trafic. Chaque survol occasionne un bruit qui impacte la vie et le sommeil des riverains (Impacts sanitaires largement documentés).

Au moins ils ne parient plus sur l’avion électrique, le mensonge était trop gros. Par contre, pas un mot sur la pollution de notre eau potable sévèrement contaminée aux PFAS !

Mensonge 3 : les mensonges du lobby du transport aérien,
comme l’Organisation de l’aviation civile internationale OACI, les milieux économiques et industriels, du tourisme, …, qui tente d’échapper à toute règlementation contraignante pour continuer à développer une activité écocide et avec un impact sanitaire délétère pour les riverains. C’est le seul secteur à se comporter ainsi, contrairement aux autres, qui ont déjà baissé leur empreinte écologique.
Mais ça marche, les voyageurs et autres adeptes des livraisons express continuent à consommer sans modération ni égard pour l’intérêt commun.

« Il est urgent de réduire le trafic aérien pour une mobilité soutenable et équitable. »  Rester sur terre

Les projets d’extension de l’Euroairport sont incompréhensibles au regard des avertissements des scientifiques :
Climat, l’objectif de 1,5°C de réchauffement ne sera pas tenu, alertent des scientifiques
France Bleu ICI, Louise Buyens, AFP, 19.06.25

 

Communiqué de presse du BISF

CP suite à l’article de l’Aéroport de Bâle-Mulhouse concernant ses plans pour atteindre une zéro émission de CO2 à l’avenir. En tant que représentante des riverains, BISF a des doutes fondés sur la crédibilité de ces déclarations. Nous nous voyons donc contraints de publier un communiqué de presse.

L’Euroairport et easyJet publient des objectifs d’émissions nulles de CO2 ; écran de fumée ou exemple vertueux ?
Le dernier bilan de l’équipe internationale de chercheurs de l’IGCC.

L’initiative scientifique IGCC (Indicators of Global Climate Change) dresse un tableau très sombre de l’avenir climatique mondial lors de la conférence de l’ONU. Dans le même temps, l’EuroAirport vise « zéro émission nette » d’ici 2030, et easyJet veut atteindre le même objectif d’ici 2050. Signer des déclarations d’intention fait bonne figure. Malheureusement, les mesures sont décrites de telle manière qu’elles sont difficilement contrôlables et si les grands objectifs ne sont finalement pas atteints, plus personne ne sait ce qui a été affirmé il y a 10 ou 20 ans. Il ne s’agit malheureusement pas pour l’aéroport et easyJet d’atteindre effectivement l’objectif décrit, mais de rassurer et de reporter les problèmes dans le futur.
Quelle est la crédibilité de ces objectifs projetés dans le futur ?
Ce qui serait décisif pour la crédibilité de telles déclarations, c’est de dire ce qui est actuellement réalisable et ce qui sera effectivement mis en œuvre. Nous ne lisons rien à ce sujet dans le communiqué de presse. Est-ce parce qu’il n’y a rien à dire ? Malheureusement, c’est le cas. En réalité, l’aéroport continue d’offrir à ses riverains un cadre de vie pire – sans parler du climat.

D’après les informations que nous avons reçues de l’aéroport, l’utilisation de kérosène sans soufre n’est ni possible ni prévue actuellement. Cela augmenterait les coûts d’exploitation, mais serait bénéfique pour le climat (et pour la santé), et ce dès maintenant. Tant que l’aéroport passe à côté de ce qui est faisable, il a un problème de crédibilité avec ce qu’il promet.
La pollution de l’eau potable à Saint-Louis et dans les environs par les mousses d’extinction de l’aéroport est astronomique et a fait et fait encore la une de la presse européenne.
Bien entendu, on ne peut pas reprocher à l’aéroport d’avoir utilisé les mousses anti-incendie contenant du PFAS pour des exercices. Mais pourquoi l’aéroport n’a-t-il pas pensé à vérifier si la nappe phréatique sous les aires d’entrainement était à l’abri des mousses d’extinction ? Des myopies similaires sont également à craindre dans les mesures proposées aujourd’hui.
Ce qui est écrit pour réduire les nuisances sonores fait frémir tous les riverains concernés. Les procédures de décollage et d’atterrissage principalement utilisées sont des procédures de contournement. Ainsi, un vol à destination de Rome décolle initialement vers le sud. Il ne se dirige toutefois pas directement vers Rome, mais survole la Forêt-Noire dans un rayon d’environ 20 km dans le sens des aiguilles d’une montre avant de se diriger vers le sud…
easyJet, en particulier, raccourcit volontiers ce détour et il n’est pas rare qu’elle vole bruyamment à basse altitude les zones habitées….
Notre expérience nous apprend que l’on ne peut croire que ce que l’aéroport fait réellement et non ce qu’il promet.
Avec mes salutations les plus cordiales

Dr. Jürgen Fingerle
Bürgerinitiative Südbadischer Flughafenanrainer, BISF