Pollution de l’eau potable de Saint-Louis aux PFAS

Communiqué de presse

Pollution de l’eau potable de Saint-Louis aux PFAS par l’aéroport de Bâle-Mulhouse
Arrêté préfectoral du 25.04.25 portant interdiction de consommation d’eau du robinet
Nouvelle délégation de service public, DSP, pour le traitement de l’eau potable

L’ADRA salue la décision du Préfet du Haut-Rhin de prendre enfin des mesures contre la contamination de l’eau potable par les PFAS d’origine aéroportuaire, à savoir : informer la population, limiter la consommation d’eau du robinet et mettre en place une filtration de l’eau par charbon actif dans les 11 communes concernées autour de Saint-Louis. Des analyses ont révélé des niveaux préoccupants de PFAS, dépassant jusqu’à quatre fois les seuils recommandés et ce, depuis plusieurs décennies.

Pour l’ADRA, qui demande depuis plus d’un an des mesures à la hauteur des risques sanitaires et environnementaux exceptionnels, ces mesures ne résolvent de loin pas entièrement le problème. Pour mémoire, l’eau de robinet des 60 000 consommateurs est la plus polluée aux PFAS de l’Hexagone. Le dosage de sept polluants éternels dans le sang de dix volontaires semble indiquer que les habitants sont également parmi les plus exposés. Alors que les autorités avaient connaissance depuis au-moins 2017 des taux très élevés dans l’eau souterraine et l’eau distribuée, l’ADRA déplore le manque d’actions préventives face à cette contamination.

Si cette mesure de protection de la santé des riverains de l’aéroport de Bâle-Mulhouse est nécessaire, interdire la consommation d’eau du robinet uniquement aux personnes dites « sensibles » et proposer l’usage d’eau en bouteille ne représente pas une solution satisfaisante apte à faire remonter la confiance des citoyens dans la parole des pouvoirs publics.

En outre, les solutions pour traiter cette pollution sont complexes à mettre en œuvre, elles ne nous rendront pas une eau naturelle et leur coût est élevé. Les investissements et les frais d’entretien ne peuvent pas être à la charge des seuls consommateurs de Saint-Louis Agglomération ou du contribuable, mais doivent être portés par le responsable de la pollution, selon le principe du « pollueur-payeur ». L’État et les fabricants de mousse ont également failli en ne prenant pas en compte la permanence et la toxicité du produit utilisé à l’époque.

A ce jour, nous attendons encore une réponse aux nombreuses questions adressées le 7 avril à la Préfecture du Haut-Rhin sur la compréhension des origines et les mécanismes de la contamination, sa délimitation et la dépollution des sites. A terme il s’agit de préserver activement les ressources en eau potable sur notre territoire.

Bien que le parlement ait réussi à limiter récemment la production industrielle de PFAS, des efforts supplémentaires sont indispensables, notamment en abaissant les limites réglementaires et en les étendant à d’autres PFAS provenant d’autres sources (par exemple les TFA).

Si nous ne prenons garde, les PFAS, Polluants Eternels, vont devenir un SCANDALE autrement plus violent que celui de l’amiante et des pesticides, en raison notamment de l’accumulation dans l’environnement et les organismes, du fait de leur non dégradabilité, du coût exorbitant des techniques de dépollution à mettre en œuvre, de leur toxicité dont l’évaluation a déjà été mise en évidence par de nombreuses études.

Plus largement, l’ADRA appelle les décideurs à considérer l’ensemble des externalités négatives du trafic aérien aux impacts sanitaires avérés. En effet alors que la pollution sonore et atmosphérique augmente avec le trafic, il est encore prévu de dépenser des millions : extension du terminal à 250 millions €, Nouvelle Liaison Ferroviaire à 436 millions € pour « remplir les avions ».

Bruno Wollenschneider, Président

Saint-Louis, le 5 mai 2025

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