Pourquoi le plan de réduction des émission CO2 est une fable !

Pour décarboner l’aviation, le transport aérien n’a que le greenwashing comme solution. La catastrophe climatique, il s’en fout !

Comment réduire 50 milliards de tonnes de CO2 en 30 ans d’aviation ?

Les compagnies aériennes et les gouvernements se sont engagés à atteindre des émissions nettes nulles de l’aviation d’ici 2050. Le International Council on Clean Transportation (ICCT), développe une feuille de route suivant 3 scénarios pour réduire les émissions cumulées de dioxyde de carbone (CO2) de l’aviation mondiale conformément aux objectifs de 1,5 °C, 1,75 °C et 2 °C des accords de Paris. L’ICCT est une ONG indépendante (Wikipedia)

Trois scénarios de décarbonation – Action, Transformation et Percée – sont analysés en fonction de six paramètres : (1) le trafic ; (2) technologie aéronautique ; (3) opérations; (4) les avions zéro émission (ZEP) ; (5) carburants d’aviation durables (SAF); et (6) des incitations économiques.

Dans le scénario le plus ambitieux (rupture), une intervention gouvernementale précoce et soutenue déclenche des investissements massifs dans des avions et des carburants à zéro carbone. Le CO2 de l’aviation est réduit de plus de 90 % en 2050 par rapport au niveau de 2019 ; les émissions cumulées sont conformes à la trajectoire de 1,75 °C dans laquelle l’aviation n’augmente pas sa part du budget carbone mondial.

Les SAF représentent la plus grande part du potentiel de réduction de CO2, variant entre 59 % et 64 % selon les scénarios. Les améliorations de l’efficacité technique et opérationnelle des aéronefs contribuent à un tiers supplémentaire de l’atténuation des émissions de CO2. Les avions zéro émission propulsés à l’hydrogène représentent à peine 5 % des réductions d’émissions en 2050.
Dans tous les scénarios, les coûts du carburant et des billets augmentent avec l’introduction des SAF. Dans le scénario Rupture, les coûts du carburant augmentent de 34 % et 70 % en 2030 et 2050, respectivement.

Conclusion

L’ICCT conclue que les nouvelles technologies en cours de développement peuvent réduire le CO2 de l’aviation à près de zéro en 2050, mais qu’une action immédiate est nécessaire de la part des gouvernements pour atteindre un pic d’émissions cette décennie afin de placer l’aviation sur une trajectoire de 1,75 °C. Des suppressions de carbone atmosphérique ou des freins à la croissance du trafic seront nécessaires pour respecter une trajectoire de température de 1,5 °C.
(Source : ALIGNING AVIATION WITH, THE PARIS AGREEMENT, juin 2022, traduit par Michel van Hoegaerden, DRAPO.)

Plausible ?

Sans réduction volontaire du trafic, en utilisant essentiellement des carburants SAF, chers et en concurrence avec les autres utilisations (dont les besoins alimentaires) ?
Voir l’article du PAD sur les illusions des SAF.

Et sans tenir compte des trainées de condensation et autres impacts. Quid de l’argent public qui subventionne le TA depuis des lustres et qui sera encore mis à contribution, alors que l’urgence est à d’autres priorités et crises.

Personne de sérieux ne croit vraiment à cette fable.
Au moins, l’ICCT ne mise pas sur l’hydrogène.

L’article de Boursorama sur le rapport de l’ICCT est pessimiste

« En revanche, les compagnies n’envisagent pas de réduire le trafic ou au moins de limiter sa croissance, comme le réclament certaines ONG: elles prévoient de transporter 10 milliards de passagers au milieu du XXIe siècle, contre 4,5 milliards en 2019, avant la crise sanitaire. » soit 2,2 fois plus.
Boursorama, 9.06.2022.

Projection de production d’énergie zéro carbone en 2050

Avec l’augmentation du trafic les besoins en énergie doubles en 2050. Est-ce raisonnable ?

Même constat dans La Tribune du 9 juin 2022.

*) Transport Aérien

 

Sauver l’avion en réduisant son usage !

Contrairement à la pensée actuelle,  » Ne pas réduire l’usage de l’avion pose des risques pour l’économie française dans les décennies à venir « , selon un rapport du Shift Project.
Faute d’électricité, de pétrole et de carburants décarbonés en quantités suffisantes, des conflits d’usage risquent d’apparaître avec d’autres secteurs, comme l’industrie ou l’agriculture. « Le trafic [aérien] doit donc progressivement décroître », estime le Shift dans un nouveau volet de son plan de transformation de l’économie, consacré à la mobilité longue distance.

Pour « se passer de l’avion », il suggère qu’une entité publique « contrôle et accompagne les entreprises » (conversion des flottes automobiles, voyages d’affaires en train…), mais aussi de « repenser le voyage au bout du monde » (quotas, limitation de la demande par la fiscalité, réduction des créneaux aériens, adaptation des congés pour permettre des voyages plus longs et moins fréquents…). Le train à grande vitesse serait développé en parallèle.
Pensons l’Aéronautique pour Demain, PAD, 8.04.2022