PFAS 10 : Nouvelles du front des PFAS

Le point sur la contamination de l’eau aux PFAS

Dans notre Newsletter du 6.09.25 nous faisions le point sur ce dossier. Nous la reproduisons ici.

La contamination de l’eau par les PFAS autour de l’aéroport de Bâle-Mulhouse nous occupera encore longtemps. Elle reste parmi les plus importantes de France au vu des taux de contamination et de l’étendue de la population impactée. Les médias continueront à relayer nos luttes comme celles des associations dans le Rhône, la Meuse, l’Oise, la Bretagne, le Gard, …
Le dossier PFAS ne cesse d’évoluer tant au plan local qu’au niveau national.

Pour mémoire, voici succinctement quelques étapes :
– janvier 2024, l’ARS envoie une lettre rassurante aux consommateurs d’eau potable
– avril 2024, l’ADRA alerte au cours de son AG et constitue un dossier
– 26 mars 2025, publication du dosage des PFAS dans le sang de 10 volontaires membres de l’ADRA, largement repris par les médias,
– 25 avril, publication de l’arrêté restrictif de consommation de l’eau potable
– Juin, révélation de contaminations gravissimes en Bretagne, dans le Gard, la Meuse et l’Oise
– des recherches sur l’origine et l’ampleur de la pollution sont lancées, on étudie la faisabilité du confinement à moyen terme et de la dépollution à long terme.
– Mise en place d’une solidarité financière des territoires pour dépolluer l’eau contaminée en maints endroits par de nombreuses sources (PFAS, polluants industriel, TFA, pesticides). En conséquence le prix de l’eau potable augmentera pour tous (contraire au principe du pollueur-payeur).
– Fin juillet, installation de 6 unités mobiles de filtration des PFAS (opérationnel en novembre 2025, les usines fixes suivront d’ici fin 2027).
– 9 septembre, réunion du Comité de suivi des PFAS à Saint-Louis suivi d’une conférence de presse (voir PFAS 9)
Refus de l’ARS de mettre en place un suivi médical ou une étude épidémiologique. Aucun engagement sur la publication du registre des cancers du Haut-Rhin.
– 1er octobre, SLA vote la convention de financement entre l’aéroport de Bâle-Mulhouse et SLA

Pour l’ADRA, les mesures mises en place ne sont pas satisfaisantes.
Par exemple :
– La filtration de l’eau avant distribution et uniquement à un niveau sous la limite réglementaire de 100ng/L
– la prise en charge partielle des surcouts par les pollueurs (l’Euroairport s’engage à hauteur de 10 millions seulement)
– l’absence de suivi sanitaire de la population et d’étude épidémiologique
– la minimisation de la gravité de la contamination à Saint-Louis en mettant en avant que « nous vivons dans un environnement globalement pollué aux PFAS »

En plus, il reste beaucoup de questions sans réponse. Ainsi l’ARS affirme qu’elle n’a eu connaissance de la pollution qu’en 2023, alors que l’Agence de l’Eau, AERM, avait publié des taux élevés de PFAS dans les eaux souterraines alimentant les puits de captage en 2017.

Le cas de l’aéroport de B-M n’est certes pas unique, il soulève effectivement des problèmes plus généraux dépassant largement le territoire de Saint-Louis, mais tous ces cas appellent une réaction des autorités à la hauteur des enjeux.
Voir ci-après

 Même si la situation de Saint-Louis n’est pas identique à celle de Pierre Bénite, au vu du taux de contamination des riverains de l’aéroport, il faut s’interroger sur les risques sanitaires* …

 

Lettre ouverte aux responsables sanitaires

Une lettre ouverte pour demander une réponse sanitaire urgente à Pierre-Bénite et Rumilly
Une quinzaine d’associations et syndicats interpelle les ministères de la Santé et de l’Écologie sur les risques liés aux « polluants éternels ». Elles demandent une prise en charge immédiate pour les riverains de Pierre-Bénite et de Rumilly, hot-spots de contamination, et appellent à une mobilisation le samedi 4 octobre à Lyon.
France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, Emilie Rosso , 26.09.25

 Les riverains de l’aéroport sont en moyenne deux fois plus contaminés que la population française. Certains ont des taux proches voir supérieurs à ceux des habitants de Pierre Bénite.
Face à ces problèmes de santé publique, nous faisons à peu près les mêmes constats que la population du Rhône : réactions tardives des autorités, absence de dosage dans le sang, refus d’un suivi médical (ou plan santé spécifique) et d’étude épidémiologique, ….

Nous rappelons aussi que l’eau distribuée à partis de janvier 2026, pourra toujours contenir 100ng/L de PFAS (somme des 20 PFAS), limite réglementaire après filtration. La population continuera donc à concentrer les PFAS par l’eau et d’autres sources, comme l’alimentation, le port de vêtements ou l’utilisations d’ustensiles et produits contenant des PFAS. Il est également avéré que certaines personnes n’utilisant aucunement de l’eau de Saint-Louis, peuvent de façon exceptionnelle avoir des concentrations élevées de certains PFAS, mais elles l’ignorent en l’absence de dosage.

L’ADRA continuera donc à exiger des autorité sanitaires un suivi médical de la population et la prise en charge des surcouts par les pollueurs.

 Lire la lettre ouverte du collectif

*) Résultats comparatifs des dosages des 10 volontaires de Saint-Louis
Seuls 3/10 des habitants de Saint-Louis testés sont en dessous des valeurs HBM I pour le PFOA (2 ng/mL – 2/10 à Pierre-Bénite) ; et seulement 1/10 est en dessous du seuil pour le PFOS (5 ng/mL – 1/10 à Pierre-Bénite). Aucun de ces habitants est au-dessus du seuil sanitaire HBM II pour le PFOS (20 ng/mL – 3/10 à Pierre-Bénite), au-dessus duquel il y a un risque pour la santé. Le taux sérique en PFOS de 4 personnes testées se situe entre 12-14ng/m (1ng/ml = 1μg/L)

Voir les résultats

 

A quand la vérité sur la contamination par les PFAS ?

Le Conseil de Saint-Louis Agglomération s’est réuni le 1er octobre. Au point 6 de l’odj, la gestion des PFAS et la convention de financement entre l’aéroport de Bâle-Mulhouse et SLA.
L’ADRA a tenu à rappeler à nos élus sensés défendre les intérêts et droit des administrés et consommateurs, que jusqu’à présent toute la vérité n’a pas encore été faite. Notamment, SLA aurait dû confier à un juge la recherche de responsabilité dans la contamination de l’eau potable en portant plainte contre X. Cela permettrait d’appliquer au responsable de la pollution le principe du « pollueur-payeur ».
En conséquence de quoi, l’ADRA juge la convention de financement approuvée par le Conseil comme inappropriée.

Les membres de l’ADRA ont manifesté silencieusement au Conseil d’Agglo. Photo ADRA

Eau potable contaminée aux Pfas : qui et combien pour financer les mesures de dépollution ?
Fait du soir du conseil communautaire de Saint-Louis agglomération, lors de sa réunion du mercredi 1 er octobre à laquelle a silencieusement pris part l’association de défense des riverains de l’aéroport de Bâle-Mulhouse (Adra) : délibérer sur la gestion des Pfas et sur la contribution financière de l’État, de la Région Grand Est, de l’Agence de l’eau Rhin- Meuse et de l’EuroAirport : « la vérité est ailleurs » !
L’Alsace, Pierre Gusz, 3.10.25

Commentaire d’un lecteur en ligne : « Heureusement que l’ADRA fait du vent avec sa pancarte sinon Saint Louis Agglo nous empoisonnerait encore longtemps avec ces PFAS, n’en déplaise à DEICHTMANN, un tantinet arrogant sur le coup… ». Charlie68

*) Voir les actions juridiques en cours en matière de PFAS …

Métropole de Lyon assigne en justice : « En mars 2024, les deux industriels (Arkema et Daikin) ont également été assignés en justice au civil par la Métropole de Lyon qui espère voir appliquer le principe de « pollueur-payeur ». Lire plus ici.

 Plainte d’Eau de Paris contre X
Un distributeur d’eau engage une action judiciaire pour pollution aux PFAS.
La plainte, déposée le 28 mars 2025 devant le Tribunal judiciaire de Paris, vise plusieurs infractions prévues par le Code de l’environnement :
– Pollution des eaux (L. 216-6)
– Pollution des sols par abandon de déchets (L. 231-2)
– Dégradation substantielle de l’environnement / mise en danger (L. 173-3)
En cause : un surcoût de traitement estimé à plusieurs millions d’euros, que la régie entend faire supporter aux industriels concernés.
Objectif principal : permettre l’ouverture d’une enquête et identifier les sources de pollution, dans un contexte où les responsabilités sont diffuses et multiples.
Source : Pauline Leddet

 

Appel à agir : tous concernés

Toulouse, Occitanie : « Des exemples concrets de nouvelles contaminations, il faut absolument agir » : alerte sur les pesticides et PFAS dans l’eau, un risque grave pour la santé
Un séminaire regroupant près de 200 personnes, s’est tenu le 15 septembre 2025 à l’initiative de l’association France Nature Environnement Occitanie Pyrénées.
L’occasion de faire le point sur les connaissances scientifiques concernant l’eau potable et les conséquences sur la santé.
(Nos amis du CCNAAT – Collectif Contre les Nuisances Aériennes de l’Agglomération Toulousaine, y étaient, Pauline Cervan de Génération futures est intervenue. Elle a présenté comme exemple la pollution de l’eau à Saint-Louis. Bravo aux intervenants et organisateurs. ADRA)

« On retrouve des Pfas dans des endroits où on ne s’y attendait pas. Nul n’est à l’abri d’une mauvaise surprise, il faut faire des recherches partout. » Pauline Cervan – docteure en pharmacie et toxicologie pour Générations Futures

« On est dans un système ultralibéral qui fait que la santé n’est pas une priorité sinon, on mettrait d’autres choses en place, on mettrait les registres du cancer, par exemple. Ça fait 30 ans qu’on devrait en avoir, des registres du cancer. » Cécile Argentin – présidente FNE Occitanie Pyrénées

Lire l’article de France3 Occitanie, Virginie Beaulieu, 16.09.25

Qui pollue notre eau du robinet ?
Sur le front, France 5, diffuse « Qui pollue notre eau du robinet ? ». Hugo Clément dénonce une situation générale qui touche tous les territoires. Les PFAS sont traités à partir de 29′. A écouter en podcast ici.

Sur le Front, Hugo Clément (Diffusion du 15.09.25, disponible jusqu’au 20.01.2026)

Carte de la pollution au PFAS : « une supercherie », pour la directrice de France Nature Environnement Occitanie
Le ministère de la Transition écologique a publié, fin juillet, une carte interactive répertoriant les résultats d’analyses sur la présence ou non de PFAS dans l’eau. Pour la directrice de France Nature Environnement Occitanie cette carte est en réalité une « supercherie ».
France Bleu ICI, Alexandra Lagarde, 8.08.25

Vers la carte du gouvernement : PFAS : surveillance de l’état des eaux de la France

Y a pas que le scandale des PFAS en Alsace !
En Alsace du nord, le péril permanent des déchets chimiques propagés sous terre
Entre 1964 et 1974, l’État a autorisé le déversement de 100 000 tonnes de déchets chimiques dans d’anciens puits de pétrole près de Pechelbronn. Ces produits se sont diffusés sur plusieurs kilomètres et les autorités doivent vérifier en permanence s’ils ne remontent pas à la surface.
Rue89 Strasbourg, Thibault Vetter, 21.09.25

 

Contamination aux PFAS : des origines multiples

 Origine industrielle (production, mousses), agricole, domestique, …
 L’environnement est contaminé : sols, eau, air, …
 Dans les aliments (poissons, abats), vêtements, objets du quotidien, plastiques, papiers (emballages, PQ), médicaments, maquillage, ameublement (tapis), …
 Se retrouvent dans les déchets, les boues d’épuration, dans les champs, l’eau …

Au final, les PFAS contaminent les eaux souterraines et donc l’eau potable ! Source :  Kayla Peperkamp

« Les sources de contamination principales sont l’eau potable (EDCH) et les aliments. Tous les territoires et les populations sont concernés ! »

  Retrouver nos dossiers PFAS ici !