L’aviation peut-elle vraiment devenir propre ?

Comprendre en 3 minutes grâce à une vidéo du journal LeMonde.

« Le secteur aérien s’est fixé 2050 pour atteindre la neutralité carbone, mais est-ce seulement possible ? Avions électriques, à hydrogène, carburants plus propres : plusieurs solutions sont à l’étude pour décarboner cette activité qui représente 2,5 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales.
LeMonde, Par Alexis Tromas et Olivier Escher, 23.06.2023

La conclusion en moins de 10 secondes : « Rendre l’avion propre, ce sera très compliqué, et surtout, ce n’est pas pour tout de suite. Alors oui, la seule solution, c’est de réduire le trafic et de moins prendre l’avion. »

Aviation : NetZéro Carbone en 2050 ?

« L’aviation ça sert en gros à prendre des culs d’occidentaux, à aller les mettre sur les plages des pays pauvres pour faire une petite danse de yoga et mettre sa photo sur Instagram… ». Marc Muller

Peut-on sérieusement continuer avec ce modèle sans brûler la planète ?
Regardez cette vidéo, elle changera votre regard sur la transition écologique.

Conférence Groupe E sue les limites physiques de la transition ; mauvaise nouvelle, ça va péter !

On ne parle presque que de climat et de transition énergétique au quotidien. Cela donne l’impression que le mouvement est en marche et que nous allons y arriver. Les gouvernements occidentaux misent sur le Zéro Net Carbone en 2050 (plus d’émissions CO2 du tout) et cela semble jouable. C’est l’objectif de l’accord de Paris.

Sur invitation des actionnaires du Groupe E, je m’amuse à faire le tour de quelques-unes de nos activités en appliquant le Zéro Net Carbone 2050. Je vous le livre (démonstration dans la vidéo) : grand nombre de nos activités devront disparaître car nous n’avons simplement pas assez d’énergies renouvelables. Ce sont les limites physiques que nous impose notre petite planète.

Les éco-carburants, les carburants de synthèses, l’hydrogène et l’avion propre ne sont que du greenwashing sans aucun fondement physique. A force de répéter que ces solutions vont arriver, on pourrait presque croire que c’est vrai. Pourtant ça ne l’est pas.

Or, les tensions entre ceux qui l’ont compris et ceux qui s’évertuent à prétendre qu’on pourra changer sans rien changer ne fait que se tendre. Je vous livre ici mon intuition : ça va péter. Ça va péter entre les générations, ça va péter entre les manifestants et les gouvernements et ça va péter entre ceux qui veulent que ça change maintenant et ceux qui continuent à nier les lois de la physique.

« Ce ne sera pas la faute des jeunes, des écolos, ou des scientifiques, mais bien la conséquence de la non-action de tous les autres ».

Démonstration en 20 minutes chrono ! Marc Muller, 25 juil. 2021, Fribourg CH

>Voir la vidéo <

 

Les stratégies des compagnies aériennes ne sont que du greenwashing

« Affirmer qu’il suffit de monter les prix d’Easyjet pour financer des vols décarbonés est une affirmation aussi plausible que terraformer Mars pour aller y vivre (lorsqu’Easyjet aura échoué et anéanti le climat)….
En Suisse, comprendre qu’il faudra réduire le nombre de vols de 80 – 95% d’ici 2050 dans l’une des économies les plus ouvertes au monde et alors que nous produisons 60% de notre PIB à l’étranger, c’est aussi comprendre que l’économie Suisse ne passera pas 2050 en l’état actuel. Et in fine que notre système social – qui en dépend – ne passera pas non plus 2050. »
Marc Muller, 16.11.2022

 

Difficile bilan du transport aérien et de l’environnement

Le sujet est controversé : les pour et les contres s’affrontent, les chiffres sont difficiles à établir, le secteur pèse lourd dans l’économie, les exceptions dont bénéficie le TA sont nombreuses et anciennes, la politique s’en mêle.
Bref, nous vous recommandons l’article dans The Conversation, pour y voir plus clair.

Transport aérien et environnement : comment poser le problème ?

Lire l’article: The Conversation, Nathalie Roseau , Professeure d’urbanisme, École des Ponts ParisTech (ENPC), 15.11.2022


Ho Yeol Ryu via Flickr, CC BY-NC-SA

 

Les aéroports, de forts émetteurs de carbone !

Quelque soit la façon de calculer le bilan carbone, les aéroports sont de gros contributeurs de CO2 a l’origine du changement climatique.

« La colectif Climate trace a réussi à regrouper sur une seule carte du monde près de 80 000 sites parmi les plus émetteurs de gaz à effet de serre : aéroports, usines, puits de pétrole,…
Pour ce faire, elle s’est appuyée sur l’imagerie de 300 satellites et des outils d’intelligence artificielle qui lui ont permis d’analyser de vastes quantités de données, provenant notamment de 11 100 capteurs. » VERT, Juliette Quef, 9.11.2022.

La carte de ClimateTrace.org

Trouvez sur la carte les émissions CO2 équivalant en Kilo Tonnes par an en 2021 de l’Euroairport :

Suisse 237,7 KT de CO2-E, France 23 KT CO2-E (le secteur Français est responsable de seulement 10% des émissions de CO2).
En 2019, l’aéroport atteignait 99.313 mouvements, soit 55% de plus qu’en 2021 (64.031 mouvements). On peut donc estimer les émissions de CO2-E à 400KTO CO2-E, valeur se rapprochant de l’estimation de Airport Tracker, ci-après (410KT CO2-E). La DGAC a même calculé 495 KT de CO2-E totaux comprenant les APU (moteurs auxiliaires au sol), le cycle LTO (take off and landing en-dessous de 3 000 pieds) et 1/2 trajet de croisière au-dessus de 3 000 pieds) dans son bilan des « Emissions gazeuse », page 23.

Sur la carte on peut distinguer à côté de l’Euroairport la cimenterie Holcim d’Altkirch : Holcim Altkirch 65,5 KT de CO2-E.

Classement Suisse : 1er aéroport de Zurich 1901KT CO2-E, 2ème Cimenterie d’Eclepens, 3éme Ville de Zurich… 10ème l’Euroairport
Classement France : Arcelor Mittal Dunkerque 9784 KT CO2-E, Arcelor Mittal Foss 6226 KT CO2-E, Roissy CDG 6050KT CO2-E

Traqueur d’aéroport

Airport Tracker est un outil en ligne qui illustre les émissions de dioxyde de carbone (CO2) générées par les avions au départ des aéroports du monde entier. C’est un groupement de plusieurs ONG environnementales, notamment Transport & Environment (T&E).
Selon airport Tracker, les émissions de CO2-E de l’Euroairport sélèvent à  410KT CO2-E (Données 2019).

Airport-Tracker

 

Avec un tel éco-bilan, Bâle peut-elle être ville verte ?

Bâle était candidate malheureuse au European Green Capital Award 2025 (Basellandschaftliche Zeitung, BZ 4.08.2021).
Mais Bâle a été retoquée par la commission Européenne parce que, le Conseil fédéral suisse a mis fin aux négociations avec Bruxelles pour un accord-cadre avec l’UE (L’Alsace, J-C. Meyer, le 15.02.2022)

Que les élus de Bâle-Ville n’oublient pas leur aéroport dans l’écobilan (l’aéroport code BSL est le troisième aéroport national de Suisse) et son impact sur l’environnement avec les polluants CO2, NOX, particules ultra fines, … et le bruit. Dossier ADRA ici.

Initiative climat Bâle 2030 et Zéro net 2037

(Klima-Initiative Basel 2030 und Netto-Null bis 2037, le 30.11.2022)
Deux votes (initiatives) ont été proposées aux citoyens du canton de Bâle-Ville pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2030 ou 2037. C’est l’échéance 2037 qui est retenue. Bien que ce vote fasse du canton de Bâle-Ville le plus vertueux de Suisse, il exclue dans le bilan carbone un de ses cites le plus producteur de CO2, son aéroport ; en effet l’Euroairport (code BSL) est le 3ème aéroport national Suisse. Bâle (et Bern) oublie son « arrière cours » ou fait semblant de ne pas être responsable du trafic aérien que les compagnies et les entreprises émettent en opérant sous droit suisse. Dans ce cas, Bâle se cache pudiquement (ou cyniquement) derrière l’argument juridique, qui situe l’aéroport sur le territoire français. C’est donc la France qui comptabilise le CO2 émis par les activités Suisses. Dans le domaine de l’emploi, la Suisse ne se prive pas de rappeler que l’aéroport crée aussi des emplois, pas seulement des nuisances.

Flughafen im „Hinterhof“ von Basel. Bajour, Florian Scheller, 14.11.2022
Basel beschliesst Netto-Null bis 2037, Bluewin, Gil Bieler und Christian Thumshirn, 27.11.2022