Voyages low-cost, le cauchemar des riverains !

(Photo: GP Aviation, Boeing-737-446 ©Björn HUKE, PlanespottersNet)

A l’Euroairport, billets à bas coût signifie nuisances pour les riverains.

L’ADRA et les ONG environnementales dénoncent depuis longtemps les effets néfastes de ce tourisme de masse sur l’environnement et même sur l’économie.

L’ADRA ne s’oppose pas à l’utilisation raisonnée de l’avion, mais dénonce une reprise d’activité anarchique à l’Euroairport et surtout des vols tard dans la soirée. Alors que le Centre National du Bruit (CNB) et l’Agence de la transition écologique (ADEME) viennent de publier leur rapport sur le cout social du bruit, il n’est plus possible d’ignorer les effets délétères des survols sur la population, surtout en pleine nuit (Le coût social du bruit du trafic aérien est de 15 milliards d’euros par an !).

Ces nuits d’été, les riverains sont importunés par de nombreux vols bruyants après 23 heures, alors que la direction de l’Euroairport annonce à tout va la suppression des départs dans le cadre des mesures prévues au Plan de Prévention du Bruit dans l’Environnement (PPBE).

Cette incohérence serait-elle due à l’accueil de nouvelles compagnies low-cost et charter, dont les appareils ne sont pas des plus récents et aux taxes aéroportuaires nettement plus basses qu’à Zürich. L’aéroport est-il vraiment au service de la région et répond-t-il à des besoins « essentiels » des voyageurs. Mais pourquoi alors imposer d’une façon méprisante des nuisances évitables à la population riveraine ?
C’est à se demander si le « troisième aéroport national Suisse » a choisi une forme de dérégulation du trafic aérien pour son développement économique, à contre-courant de ce qui est raisonnable et souhaitable pour notre avenir à tous. La région en subit de nombreux impacts dommageables, dont le bruit.

Certaines compagnies se font remarquer par des retards extrêmes. Ainsi les 24 et 25 juillet des vols programmés entre 21 heures et 22 heures à destination de la Kosovo (Pristina), la Hongrie et la Turquie, ont décollé entre 22h et 24h. Les retards étaient de 1h, 2h et même 2h30. Les stations de mesures www.EANS.com ont enregistré jusqu’à 80dBA à Allschwil après avoir réveillé les habitants de Hésingue, Saint-Louis et Hégenheim. Les mêmes soirs, d’autres compagnies ont respecté les horaires en décollant bien plus tôt. Tout aussi incompréhensible et inadmissible sont les vols  passagers programmés tardivement à 23h30 avec une forte probabilité de retard.

Il va sans dire que le fret est toujours aussi impactant après 23h le soir et dès 5h le matin.

Depuis la reprise du trafic, de plus en plus de riverains expriment leur colère, mêlée de crainte quant à l’avenir. Nombreux sont les candidats à l’installation en région frontalière qui contactent l’ADRA pour s’informer quelles sont les communes impactées par les nuisances.

L’Euroairport ne peut pas agir au seul impératif économique court-termiste en ignorant les enjeux sociaux, sanitaires et environnementaux.
Nous exigeons plus que jamais le respect absolu du repos nocturne des riverains de 23h à 6h.

« La colère des riverains », L’Alsace, 30 juillet 2021