Quel modèle de développement pour le temps d’après ?

Quatre ans après notre article du 11.06.2018 sur les projets de développement des infrastructures autour de l’aéroport, nous faisons le point.
Après la fin des Trente glorieuses, après la crise du COVID-19 et en pleine crise énergétique, quelles sont les perspectives ?

Officiellement, l’Euroairport a renoncé à son projet d’extension « Stratégie Euroairport 2030», mais officieusement il ne renonce pas à des réalisations par étapes pour adapter les infrastructures au trafic aérien qui est supposé croitre, notamment avec la Nouvelle Liaison Ferroviaire.
Depuis 2 ans, le béton a poussé jusqu’au ciel à Saint-Louis et à Huningue. Le trafic routier et ses colonnes de voitures quotidiennes s’étalent horizontalement et rendent la vie difficile.
L’aménagement de la plateforme douanière est en cours de finalisation, mais les colonnes de camion sont à peine moins longues et la pollution des moteurs qui tournent à l’arrêt impactent toujours les riverains.
La Nouvelle Liaison Ferroviaire vers l’aéroport a été estampillée d’utilité publique (DUP), le projet de réalisation avance apparemment, mais il manque le financement.
Le Technoport et son projet phare de centre commercial (Unibail) ne se fera probablement pas (date limite le 31.12.2022). Par conséquent, exit le prolongement du Tram 3 ? Voir la mise au point dans L’Alsace du 16.12.22 : « L’aventure s’arrête là »
La gare souterraine « Herzstuck » à Bâle est repoussée à l’horizon 2045-2050,
Les projets autoroutiers en Suisse, notamment doublement de l’A3 entre Bâle et l’Allemagne avec passage sous le Rhin pour rejoindre l’A5, sont de plus en plus controversés.

Par contre le projet 5A3F de réaménagement de l’échangeur de l’autoroute A35 et la RD105 (2×2 voies et feux tricolores), ainsi que la mise à 2×3 voies de l’A35 entre la frontière et l’échangeur de Bartenheim, avancent. Hormis l’amélioration de la sécurité de l’échangeur, cela ne va rien résoudre, ni pour le trafic sur l’A35, ni pour la traversée de Saint-Louis Est-Ouest et Nord-Sud, car…

PLUS DE ROUTES = PLUS DE TRAFIC !
Nous vous invitons à lire l’article ci-après de GCO NON MERCI !
(Association contre le Grand Contournement Ouest de Strasbourg) sur le lien entre l’augmentation de la capacité routière et l’augmentation du trafic.

 Ces projets anciens ne tenaient pas encore compte du changement climatique et de l’urgence de la transition énergétique. Il est urgent de revoir toutes ces infrastructures au regard de la catastrophe climatique.

CGO NON MERCI – Plus de capacité routière, plus de trafic

Il faut revenir à la loi fondamentale de la congestion pour mieux la combattre
« La réponse des collectivités aux problèmes de congestion a généralement été de construire de nouvelles routes ou d’élargir les routes existantes. Or cette mesure s’avère inefficace, car l’augmentation de la capacité ne fait qu’accroître l’utilisation des véhicules.
Les nouvelles routes engendrent une demande supplémentaire équivalente à la nouvelle capacité. Ce quasi-équilibrage naturel entre la demande et l’offre explique le fait que les voies atteignent les niveaux de congestion pré-expansion entre cinq et dix ans après la construction de nouvelles voies.
Ce qu’Anthony Downs avait appelé « la loi fondamentale de la congestion autoroutière » en 1962 a depuis été confirmé par un grand nombre d’études scientifiques. ». Lire la suite…